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Une étude de perception de l'APD cible quatre pays.
Comment la politique de développement de la France est-elle perçue en Afrique ? Comment sont appréciés ses impacts concrets et comment mieux répondre aux attentes des populations ? Pour le savoir, l’Agence française de développement (AFD) a confié à Ipsos une mission d'enquête de perception menée en octobre et novembre 2024 dans quatre pays partenaires de l’AFD (Kenya, Sénégal, République démocratique du Congo et Côte d’Ivoire) auprès de 4 099 personnes. Une démarche d’écoute inédite qui met en lumière une adhésion et des attentes fortes, au plus près des populations.

À l’aube du dixième anniversaire de l’adoption des Objectifs de développement durable (ODD) et de l’Accord de Paris, l’étude menée par Ipsos confirme l’attachement des Africains à la politique de développement : un Africain sur deux se dit familier de cette action et, contrairement aux idées reçues, plus de 80 % d’entre eux jugent positivement les termes « aide » et « développement », avec une préférence pour ce dernier. Entre 20 et 40 % des personnes interrogées disent même connaître les ODD. Un Africain sur deux considère néanmoins que cette politique doit être mieux ciblée vers les communautés locales et les plus fragiles. La corruption et la mauvaise gestion des fonds constituent les principaux risques pour l’efficacité de l’aide pour plus de 70 % d’entre eux.

Ce sondage vient utilement compléter le sondage annuel que l’AFD publie sur l’opinion des Français et des Européens (en Allemagne, en Pologne, en Italie et en Suède). À l’instar du sondage africain, celui-ci, publié en avril 2024, témoignait d’un attachement similaire des Européens à la politique de développement et de son utilité.


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Ces résultats témoignent d’attentes fortes sur l’efficacité de l’aide publique au développement. Les efforts de redevabilité et de transparence entrepris par le groupe AFD doivent être poursuivis avec des impacts attendus « au dernier kilomètre ». En effet, la perception de l'efficacité de l'aide au développement montre qu'elle est souvent jugée peu ciblée, ne parvenant pas toujours à atteindre les populations les plus nécessiteuses. Cela est ressenti par 47,5 % des personnes en Côte d'Ivoire, 62,7 % au Sénégal, 56,4 % en République démocratique du Congo (RDC) et 61,8 % au Kenya.

L’AFD : un acteur engagé qui gagnerait à être plus visible

La France figure dans le Top 3 des pays identifiés en matière d’aide au développement, elle arrive en tête, de très loin, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. La décision de la France d’intégrer le sport et les Industries culturelles et créatives à son action de développement est plébiscitée à plus de 90 %.

Toutefois, l’AFD gagnerait à être mieux connue du grand public. Pour autant, 80 % de ceux qui la connaissent en ont une image positive, soulignant son engagement sur des thématiques clés comme le climat, la santé et l’entrepreneuriat.


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Cette reconnaissance concerne principalement les cercles institutionnels et économiques. L’un des défis majeurs est donc d’élargir cette audience, notamment auprès des jeunes générations et des acteurs locaux. Aujourd’hui, l’immense majorité des bénéficiaires de la solidarité internationale s’informe principalement via les plateformes de messagerie et les réseaux sociaux, notamment Facebook, WhatsApp et TikTok, bien loin des canaux traditionnels. C’est bien ce que nous disent ces sondés qui vivent à Kinshasa ou Lubumbashi (RDC), Abidjan ou Bouaké (Côte d’Ivoire), Dakar ou Saint-Louis (Sénégal), Nairobi ou Mombasa (Kenya). 

Une dynamique d’écoute pour agir « du côté des autres »

En interrogeant directement les citoyens de ces quatre pays d’Afrique sur leur perception de la politique de développement de la France, l’AFD témoigne de son engagement à agir en concertation avec ses partenaires africains. Cette étude, qui devrait être reconduite chaque année et élargie à d’autres pays, constitue une étape clé pour mieux comprendre les attentes des populations, ajuster ses actions et améliorer son impact.

Alors que le monde du développement est au seuil de grandes transformations, cette étude est un outil utile pour renforcer le dialogue avec nos partenaires africains. Mieux comprendre pour se placer du côté des autres et construire des partenariats aux bénéfices réciproques.


Lire l'étude complète ici : Étude sur la perception de la politique de développement en Afrique