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Le programme HAVOBA vise à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes et à accroître la pratique du handball, du volley-ball et du basket-ball dans six pays d’Afrique. Il met en relation les fédérations françaises de ces trois sports, leurs homologues africaines et l’Agence française de développement.

Les fédérations françaises de handball, de volley-ball et de basket-ball s’unissent pour partager leur expérience en Afrique. Depuis bientôt un an des échanges réguliers ont lieu, dans le cadre d’un partenariat, avec leurs homologues en Tunisie, au Maroc, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Cameroun, afin d’amplifier l'usage et l’impact social de ces trois disciplines sur le continent africain.

Le programme HAVOBA– contraction des trois sports – est né lors du Nouveau Sommet Afrique-France organisé en octobre 2021. L’idée initiale était de renforcer la coopération entre l’Afrique et la France dans plusieurs domaines, dont le sport, en partageant le savoir-faire français en matière de structuration et de développement des fédérations sportives, après le succès des équipes tricolores aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020 (or en handball et volley-ball, argent en basket-ball).

« On a été très impliqués dans la structuration du projet et son suivi avec la Fondation du Sport Français, qui pilote la Fondation HAVOBA. C’était la première fois que l’on travaillait avec des fédérations sportives nationales », se souvient Matthieu Valot, chargé de mission Sport & développement à l’Agence française de développement (AFD), qui subventionne le programme à hauteur de 2,5 millions d’euros.

Réduire les inégalités dans le sport

Officiellement lancé depuis mai 2024, celui-ci vise à soutenir la professionnalisation des trois sports dans les six pays concernés. Pour y parvenir, les fédérations françaises accompagnent les fédérations africaines dans la mise en place de stratégies et d’outils pour augmenter le nombre de pratiquants licenciés et diminuer les inégalités entre les femmes et les hommes dans ces sports.

Cet accompagnement passe notamment par l’organisation de formations destinées à des formateurs locaux, qui formeront à leur tour des responsables du sport dans le cadre scolaire, des dirigeants de clubs ou de fédérations sportives, des entraîneurs et des arbitres.

« Nous ne nous contentons pas de former des bénéficiaires pour qu’ils puissent faire des démonstrations techniques ou organiser des entraînements ponctuels. Nous nous concentrons sur l’ingénierie de formation, en créant un cadre propice à la transmission des savoirs et à la formation des futurs formateurs », souligne Gilles Malfondet, formateur entraîneurs pour la fondation HAVOBA.

Les formations portent sur des sujets variés : encourager les jeunes filles dans leur pratique sportive ; encourager le leadership féminin dans le sport, en incitant les jeunes filles à devenir entraîneures, arbitres ou dirigeantes ; encourager l’innovation et la modernisation dans la gestion des institutions sportives ; promouvoir l’éthique et les valeurs de l’arbitrage ; ou encore renforcer l’offre sportive scolaire et la conjuguer avec l’offre sportive en club.

« Une collaboration équilibrée »

« Deux événements ont été organisés l’an dernier pour rédiger le cahier des charges et être en phase sur les attentes de chacun. Le programme a ainsi pu être adapté au plus près des besoins du terrain », précise Nabila Dekkiche, en charge des relations internationales en Afrique à la Fédération française de basket-ball.

« La Fondation HAVOBA repose sur un principe fondamental : l’échange et le partage d’expertise. Il ne s’agit pas d’un modèle descendant où la France viendrait imposer une méthode, mais bien d’une collaboration équilibrée entre les fédérations françaises et africaines. En 2025, 30 formations seront déployées dans les six pays, afin de former 450 formateurs, avec une approche progressive et adaptée à chaque contexte », détaille Matthieu Valot.

Le programme prévoit aussi la création d’un outil numérique facilitant la gestion des licences et des compétitions sportives. Une autre plateforme favorisera les échanges entre les différents acteurs. Ce développement sportif sera complété par des actions de rénovation de terrains et de livraison de ballons aux acteurs du projet.

Créer des dynamiques pérennes

« Nous souhaitons, en collaboration avec la Fondation HAVOBA et l’AFD, faire la démonstration que des solidarités peuvent se mettre en place pour continuer à organiser le transfert de compétences, explique Charlotte Feraille, déléguée générale de la Fondation du Sport Français (FSF). Nous veillons à ce que les actions mises en place avec le financement de l’AFD aient un impact durable et contribuent à un véritable héritage pour le sport en Afrique. Notre objectif est de créer des dynamiques pérennes, en favorisant un écosystème sportif inclusif et structuré qui puisse continuer à se développer au-delà du projet. »

L’AFD investit dans le domaine du sport depuis 2019, avec l’adoption d’un cadre stratégique. Elle a fait le choix d’intégrer le sport comme un levier de transformation sociale, outil d’éducation, d’inclusion et de développement économique, en mettant l’accent sur quatre grands axes d’intervention : la construction d’infrastructures sportives de proximité, le soutien aux associations et organisations de la société civile, l’intégration du sport dans les politiques publiques, et l’accompagnement des fédérations sportives locales dans leur structuration et leur professionnalisation, comme c’est le cas avec HAVOBA.