Le projet Sahel Financement Recherche (SAFIRE) s’intéresse aux dynamiques récentes de la recherche dans six pays sahéliens et analyse notamment les effets des financements internationaux, devenus prépondérants, sur les systèmes de recherche de la région. Il vise à éclairer les décideurs sahéliens et les autres acteurs qui interviennent dans le financement de la recherche dans cette zone.
Contexte
Dans un monde complexe et en mutation rapide, une recherche nationale solide et crédible permet de mieux appréhender les défis et enjeux locaux, spécifiques, auxquels les pays (notamment africains) sont confrontés. Dans ce contexte, le projet de recherche SAFIRE s’inscrit dans l’étude des systèmes de recherche et des institutions de connaissances.
Il repose sur l’hypothèse centrale que, après plusieurs décennies de sous-financement et de « désinstitutionalisation » de la recherche africaine, qui a laissé ce secteur exsangue, nous assistons aujourd’hui à une consolidation de la recherche dans les universités africaines, notamment sahéliennes.
Dans le même temps, les financements internationaux (publics et privés) prennent la relève des financements nationaux et jouent un rôle central tant dans l’identification que dans la mise en œuvre des recherches. Le projet SAFIRE s’intéresse donc spécifiquement aux liens entre ces leviers financiers internationaux, dont la croissance récente est massive, et les transformations des systèmes de recherche dans la région.
Objectif
Le projet de recherche SAFIRE visait à analyser les dynamiques récentes de la recherche dans six pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad), en se concentrant sur trois domaines de compétences scientifiques : sciences sociales, agriculture et environnement, sciences de la santé.
Le projet SAFIRE a étudié les liens entre, d’une part, les leviers financiers internationaux et les modes de gouvernance de la recherche, et, d’autre part, les transformations à l’œuvre en termes de politiques de recherche, d’institutions, de réseaux – tout en faisant aussi un focus sur les trajectoires individuelles de chercheurs et chercheuses.
Ce projet cherchait à mieux comprendre les interactions entre les ressources individuelles et collectives, les types d’acteurs, leurs stratégies, la mise en place des réseaux et la consolidation des institutions portant la recherche scientifique, notamment dans leur dimension internationale. Les enseignements tirés du projet doivent permettre d’éclairer les décideurs sahéliens et les différentes catégories d’acteurs qui interviennent dans le financement de la recherche dans cette région.
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Méthode
Le projet s’est déroulé en deux étapes :
- Mesure de la production de recherche dans la région via une analyse bibliométrique
Ce travail a été effectué en collaboration avec l’Université de Leiden, et se fonde sur une analyse des publications répertoriées sur la plateforme Web of Sciences. Cela a permis d’obtenir des informations sur les institutions scientifiques et sur les carrières des chercheurs, et d’appréhender le phénomène des collaborations internationales de recherche ainsi que les effets des financements internationaux.
- Réalisation d’états des lieux des systèmes de recherche dans chacun des six pays sahéliens
Ce travail a été mené par des équipes nationales, sur la base d’analyses documentaires et d’enquêtes qualitatives. L’analyse des politiques nationales d’enseignement supérieur et de recherche a été complétée par celle des paysages institutionnels, approfondie à son tour à travers des monographies d’institutions. Par ailleurs, les entretiens qualitatifs auprès des acteurs locaux ont mis en regard les trajectoires individuelles et celles des institutions et systèmes de recherche.
Résultats
Le projet SAFIRE a permis de réaliser :
- Un panorama de la recherche dans les six pays sahéliens considérés, à travers un examen des politiques et systèmes de recherche, ainsi que des principales institutions scientifiques (académiques et non académiques) ;
- Une analyse comparative entre les six pays sahéliens, mettant en lumière les spécificités de leurs différents systèmes de recherche ;
- Un état des lieux des réseaux et partenariats scientifiques, ainsi que des financement, notamment internationaux ;
- Une meilleure compréhension des trajectoires des chercheurs et chercheuses (personnels appartenant à des institutions de recherche, enseignants universitaires engagés dans des activités de formation et de recherche, individus travaillant dans des laboratoires de R&D privés ou publics indépendants).
Le projet SAFIRE a donné lieu à six rapports pays, ainsi qu’à un rapport régional issu de l’analyse bibliométrique. Trois rapports pays sont accessibles via la plateforme PASAS :
- Chercheurs et politique de recherche au Sénégal : excellence individuelle, faiblesse collective et gouvernance incertaine
- Politiques de recherche et trajectoires des chercheur·e·s et des institutions de recherche au Niger
- Politiques d’enseignement supérieur et de recherche au Tchad
Les autres rapports seront disponibles prochainement.
Enseignements
Il ressort du projet SAFIRE qu’au Sahel, les efforts nationaux en soutien de la recherche restent bien en dessous de l'engagement des Etats d'y consacrer 1% de leur PIB, et celle-ci est en compétition avec l’enseignement supérieur pour l’attribution de ressources financières et humaines. Néanmoins, le nombre de chercheurs et d’institutions sont en hausse.
Les activités de recherche sont très dépendantes des financements étrangers. Certaines disciplines et domaines de recherche comme la santé et l’agronomie, identifiés comme des priorités de développement par la communauté internationale, y ont plus facilement accès et produisent davantage de publications, alors que les sciences humaines et sociales sont moins présentes dans la production de recherche.
La forte hausse des coproductions et des consortiums internationaux indique des changements de fond dans la manière d’organiser la recherche, dont il est toutefois difficile de dire s’il s’agit de nouvelles formes de co-construction partenariale ou de liens de dépendance entre les chercheurs sahéliens et leurs homologues étrangers. Les sciences humaines et sociales semblent en partie échapper à ces transformations.
Enfin, faute d’un cadre adéquat de travail, les chercheurs privilégient des stratégies de carrière liées à la promotion individuelle au sein du système du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES), ou se tournent vers les activités de consultance, plus rémunératrices.
Contacts
- Linda Zanfini, chargée de recherche à l'AFD
- Rigas Arvanitis, sociologue, directeur de recherche, IRD/CEPED et Université Paris Cité
La Colombie témoigne de son engagement sur les questions climatiques par sa volonté de mise en œuvre de sa contribution déterminée au niveau national (CDN, ou NDC en anglais) dans le cadre des Accords de Paris. Elaborer une trajectoire de développement soutenable sur les plans écologique et économique représente un défi considérable, que le projet GEMMES Colombie accompagne grâce à une méthodologie solide et un dialogue axé sur les politiques publiques.
Contexte
Particulièrement exposée aux effets du changement climatique et à la dégradation des ressources naturelles, la Colombie renforce sa politique climat, envisageant véritablement une stratégie de croissance verte notamment depuis le Plan national de développement 2014-2018. Néanmoins, la dépendance du pays aux exportations de matières premières et sa forte intégration dans les marchés financiers internationaux impliquent des vulnérabilités monétaires, financières et commerciales.
L’AFD soutient la Colombie dans sa lutte contre le changement climatique par le biais du projet GEMMES Colombie, inscrit depuis 2018 dans le cadre du troisième prêt de politique climat. Le programme GEMMES, en intégrant l’impact du changement climatique dans ses prévisions, développe d’une part un modèle théorique général, et d’autre part des modèles nationaux appliqués à des cas concrets et adaptés aux caractéristiques de chaque pays, dont le modèle GEMMES Colombie.
EN SAVOIR PLUS SUR LE MODELE GEMMES
L'AFD et les outils de modélisation macroéconomiques pour la transition écologique
Objectifs
Le projet GEMMES Colombie, qui répond à l’engagement de l’AFD en faveur d'une soutenabilité forte, a pour but de :
- Mettre en lumière les éventuelles fragilités de l’économie colombienne par une meilleure compréhension des interactions entre les politiques fiscales, monétaires et commerciales et les objectifs de la CDN du pays ;
- Identifier les opportunités générées par la transition énergétique en Colombie : changements structurels et modes de financement dans les meilleures conditions possibles ;
- Quantifier les impacts macroéconomiques des investissements concernant la CDN, en particulier dans les secteurs de la finance et de la fiscalité ;
- Promouvoir le dialogue de politiques publiques autour de la transition énergétique colombienne :
- En fournissant un outil d'aide à la décision destiné aux décideurs au sujet des politiques climatiques, en vue de limiter les conséquences identifiées sans compromettre la mise en oeuvre des objectifs CDN de la Colombie ;
- En favorisant l’appropriation et pérennisation de l’outil de modélisation GEMMES au sein des institutions partenaires.
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Méthode
Outre son approche transdisciplinaire spécifique qui fait de ce projet l’un des rares intégrant la notion de soutenabilité forte, l’originalité de GEMMES réside dans sa prise en compte des déséquilibres macro-financiers et de l’impact de la transition bas-carbone sur tous les éléments de la balance des paiements.
De plus, GEMMES Colombie s’inscrit dans une démarche partenariale en deux phases :
- Développer le modèle et l’analyse macroéconomique de la trajectoire CDN colombienne en partenariat avec le département national du Plan (DNP) et le ministère des Finances (MHCP) soutenu par les équipes de modélisation de l’AFD ;
- Assurer la pérennité du projet après la fin du soutien de l'AFD, à la fois par la réalisation par l'Université nationale de Bogota (UNAL) de l’analyse des interactions entres politiques commerciales, fiscales et monétaires et la trajectoire NDC, et par la formation des étudiants au développement durable avec le cours Catedra, ainsi qu’à l’approche méthodologique GEMMES.
Résultats
Le modèle GEMMES Colombie, enrichi par l'expertise académique et intégré dans les processus décisionnels grâce aux ministères locaux, est devenu un outil clé pour le dialogue de politiques publiques sur la transition énergétique :
- À la demande des autorités colombiennes, GEMMES a été ajouté aux modèles macroéconomiques du MHCP en 2023 et a été couplé au modèle énergétique Energyscope, un outil d’évaluation et de planification énergétique. L’appropriation du modèle s’est poursuivi est 2024 avec une formation exécutive sur l’utilisation du modèle dispensé aux fonctionnaires du MHCP.
- Ces échanges se poursuivent grâce au comité stratégique GEMMES, composé du ministère des Finances et du Crédit public (MHCP), du département national du Plan (DNP), du ministère des Mines et de l'Energie (MME) et du Banco de la República.
EN SAVOIR PLUS
Colombie : un outil clé pour mener la transition énergétique
Par ailleurs, les travaux de recherche ont débouché sur un ouvrage collectif lancé en juin 2024, présentant les conclusions scientifiques et les recommandations politiques tirées du projet : Modelling low-carbon transitions in Colombia: Macrofinancial opportunities and risks
Ces travaux ont conduit au lancement d’un nouveau projet : la création de PowerShift, un jeu de stratégie destiné à soutenir le dialogue multi-acteurs autour de la CDN en Colombie.
Découvrez les témoignages des acteurs du projet
Les premiers résultats du projet avaient été présentés lors du congrès virtuel « Conexión DNP » les 2 et 3 décembre 2021. Les partenaires avaient exprimé leur satisfaction, et le MHCP avait montré un intérêt pour la modélisation après une année de travail à distance due à la crise sanitaire.
En mars 2022, un cours sur le développement durable, basé en partie sur les résultats de GEMMES Colombie, a été lancé à l'Université nationale de Colombie (UNAL). Dans la continuité de cette initiative, un second cours sur la modélisation des transitions écologiques dans les pays du Sud a été dispensé en 2023.
Enseignements
Le modèle GEMMES Colombie, en élaborant des scénarios sur les exportations de combustibles fossiles et des politiques alternatives pour la période 2023-2050, ainsi que des scénarios de financement de la trajectoire CDN, contribue à éclairer les décideurs dans leur stratégie politique de lutte contre le réchauffement climatique. Le modèle a par ailleurs permis au département national du Plan (DNP) d’analyser les conséquences des chocs économiques comme la perte de la qualité d’investissement du pays, la réduction des exportations de charbon ou encore la faillite d’Evergrande en Chine.
Il en ressort un constat clair : une diversification de la structure de production et une transformation des finances publiques est essentielle pour que la Colombie puisse répondre aux défis d'une transition bas-carbone mondiale et assurer sa propre transition énergétique. Le modèle GEMMES souligne l’importance du recours à une combinaison d’investissements privés et d’obligations vertes publiques en vue de financer l’ambition climatique de la Colombie.
Pour en savoir plus, retrouvez les papiers de recherche, l'ouvrage collectif et la brochure de synthèse des recommandations ci-dessous.
Aller plus loin
- Papier de recherche | Can Colombia cope with a Global Low Carbon transition?
- Papier de recherche | Low-carbon transition and global macroeconomic vulnerabilites: A multidimensional approach in tracing vulnerabilities and its application in the case of Colombia
- Ouvrage | Modelling low-carbon transitions in Colombia: Macrofinancial opportunities and risks
- Recommandations | Comprendre les vulnérabilités et les opportunités liées à la transition bas carbone en Colombie
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Ce projet vise à renforcer les compétences et les synergies d’un pôle d’expertise régional en matière de développement international, situé dans la ville de Clermont-Ferrand, et son rayonnement à l’international. Cela passe par le financement d’activités de formation et de renforcement de capacités de recherche à destination d’acteurs (cadres, jeunes chercheurs, etc.) de pays du Sud, ainsi que d’activités de recherche sur le développement.
Contexte
Depuis plusieurs décennies, la ville de Clermont-Ferrand représente un pôle de compétences en économie du développement reconnu au niveau français et international, grâce aux activités de recherche de la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI) et à une offre de formation qui cible notamment les cadres et les futurs décideurs des pays du Sud, dispensée par la FERDI et le Centre d’études et de recherches sur le développement international (CERDI) depuis 1976.
Ce pôle sera désormais renforcé grâce à la présence du Global Development Network (GDN), organisation internationale ayant pour mission le renforcement des capacités de recherche dans les pays du Sud. Celui-ci a souhaité implanter une antenne à Clermont-Ferrand pour bénéficier du contexte dynamique de la ville et orienter davantage ses activités vers l’Afrique.
Via l’AFD, l’Etat français soutient les activités de recherche, de formation et de renforcement des capacités de recherche des acteurs du pôle, dont la proximité permettra de consolider l’écosystème d’expertise local et développer des synergies au bénéfice de leurs partenaires du Sud.
EN SAVOIR PLUS SUR...
Objectif
Ce projet poursuit trois objectifs complémentaires :
- Soutien à la création à Clermont-Ferrand d’une antenne du GDN, pour lui permettre de poursuivre depuis la France ses activités phares (comme sa conférence annuelle « Global Development » et le blog Global Dev) et de lancer un programme ambitieux alliant des diagnostics des systèmes de recherche et des activités de renforcement des capacités de chercheurs et institutions de recherche d’Afrique francophone ;
- Appui aux activités de recherche de la Ferdi, pour lui permettre de gagner en visibilité et en influence sur les questions liées au développement durable ;
- Renforcement des activités de formation de la Ferdi en partenariat avec l’Université Clermont-Auvergne en faveur des cadres et futurs décideurs des pays du Sud, dont le parcours « Maîtrise d'ouvrage pour le développement » (Modev) mis en œuvre avec le Campus groupe AFD, ainsi que des activités de formation complémentaires.
Résultats
Les impacts attendus du projet sont :
- Pour les acteurs du Pôle clermontois : renforcement de l’influence et du rayonnement du PCDI et de ses acteurs, leur permettant de se positionner comme référence sur les questions de développement dans les débats nationaux et internationaux afin d’« influencer les politiques mondiales, soutenir les solutions locales » ;
- Pour les partenaires du Pôle au Sud, notamment en Afrique francophone :
- Amélioration des compétences des cadres bénéficiaires des formations (femmes et hommes) en matière de gestion des politiques et projets de développement ;
- Renforcement des capacités de recherche des chercheurs et chercheuses et des institutions partenaires au Sud sur les questions de développement durable, ainsi que de leurs capacités à participer au débat public ;
- Développement et/ou consolidation des réseaux de chercheurs/chercheuses et d’apprenants/apprenantes dans les pays bénéficiaires ;
- Amélioration du dialogue de politiques publiques, pour que l’élaboration des politiques de développement dans les pays partenaires de l’AFD bénéficie des éclairages d’une recherche ancrée localement.
Le Pôle clermontois a été officiellement inauguré en avril 2024 à Clermont-Ferrand.
Aller plus loin
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L’insertion des jeunes sur le marché du travail est un défi pour la Côte d’Ivoire, dans un contexte de forte croissance démographique. L’AFD collabore avec le Centre de recherche microéconomique du développement (CREMIDE) de l’Université Felix Houphouët-Boigny d’Abidjan pour établir un diagnostic des compétences dans quatre villes secondaires du pays, et évaluer leur adéquation avec les offres locales d’emploi, afin de formuler des recommandations pour favoriser l’insertion des jeunes et accroître l’attractivité de ces villes.
Contexte
L’embellie économique dont la Côte d’Ivoire a bénéficié depuis les années 2010 a eu un impact limité sur l’emploi. En effet, la transition vers l’emploi est souvent difficile : 35% des 16-35 ans sont éloignés du marché du travail (ni employés, ni scolarisés ou en formation). De plus, la part de l’emploi informel reste très élevée (89,4% en 2019). Dans ce contexte, du fait de la croissance démographique, 300 000 jeunes diplômés rejoignent chaque année le marché de l’emploi – et un nombre équivalent sort du système éducatif sans diplôme, et sans perspectives. L’inadéquation compétence-emploi serait l'une des explications des difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail.
Or, ces jeunes portent des opportunités de développement économique et social, mais aussi des risques si leur potentiel n’est pas utilisé. La croissance de la population rend impérative la compréhension des évolutions de l’offre et de la demande de main d’œuvre, pour pouvoir adapter le système d’éducation et d’apprentissage aux besoins du marché du travail local.
Objectif
Le projet de recherche a pour objectif d’analyser l’offre et la demande de compétences à Bouaké, Daloa, San-Pedro et Korhogo, quatre villes secondaires de Côte d’Ivoire au potentiel économique fort mais encore peu exploité. La ville d’Abidjan, sur laquelle se focalise la majorité des études relatives à la Côte d’Ivoire, n'est pas été traitée spécifiquement par cette recherche, mais elle reste le cas « de référence » pour l’analyse des situations des villes secondaires.
Approfondissant les résultats d’un précédent projet de recherche sur l’inadéquation entre compétences et emplois en Côte d’Ivoire, ce projet vise à enrichir les connaissances nationales sur le fonctionnement du marché du travail et la nature des goulets d’étranglement qui rendent difficile la transition vers l’emploi pour les jeunes, ainsi qu'à formuler des recommandations visant à favoriser l’emploi et l’attractivité des villes étudiées.
Enfin, le projet comprend des activités de renforcement des capacités visant plus spécifiquement les jeunes chercheurs du CREMIDE, afin de les appuyer dans l’élaboration de leurs travaux de recherche et de favoriser la mise en place de partenariats scientifiques à travers leur participation à des conférences internationales, ateliers et séminaires de formations, et via des séjours dans des centres de recherches spécialisés.
Méthode
L’étude inclura un examen approfondi de la structure et de la composition (démographie, formation et compétences) de la main-d'œuvre locale, et des inégalités spatiales d’offre et de demande de compétences. Une évaluation sexo-spécifique de l’offre de compétences locale sera aussi réalisée, ainsi qu’une analyse prospective de l’impact des évolutions technologiques sur le marché de l’emploi dans ces villes.
Les données utilisées proviendront à la fois des enquêtes emploi disponibles depuis 1993 et d’enquêtes de terrain menées au cours de ce projet. L’analyse incorporera un aspect prospectif visant à appréhender les emplois en Côte d’Ivoire à l’horizon 2025 et 2030.
Les connaissances seront partagées avec les milieux de la recherche et mises à disposition des décideurs nationaux et locaux à travers des ateliers, conférences et publications dans des formats adaptés, afin d’informer la décision publique.
Contact
- Linda Zanfini, chargée de recherche à l'AFD