Partager la page
Outre-mer : 5 choses à savoir sur l’action du groupe AFD
Publié le

Le groupe Agence française de développement est un partenaire historique des territoires ultramarins français où il intervient depuis plus de quatre-vingts ans. Soutien à l’économie locale, aux collectivités territoriales, ainsi qu’au secteur de la santé et à la préservation de l’environnement : ses financements visent à améliorer les conditions de vie des populations dans les Outre-mer.
Le lien entre le groupe Agence française de développement (AFD) et les 12 territoires et départements ultramarins français où il est présent a été renforcé en 2019 avec l’adoption de la stratégie Trois Océans qui vise à accroître leur intégration et leur rayonnement dans leurs régions respectives.
Le groupe AFD y est un partenaire clé des secteurs publics et privés : avec 996 millions d’euros d’engagements pour les Outre-mer au sein de 170 projets en 2024, il y soutient de nombreux programmes structurants à fort impact environnemental, climatique et social, malgré une situation économique plus difficile.
1. Le groupe AFD soutient l’économie des Outre-mer…
Fidèle à son objectif d’accompagner le développement économique et social des Outre-mer en cohérence avec les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, le Groupe reste mobilisé pour soutenir les territoires ultramarins dans un contexte économique globalement dégradé. En 2024, le secteur privé y a bénéficié de 138 millions d’euros de prêts (75 millions au secteur bancaire et 63 millions aux entreprises) et 86 millions d’euros de garanties.
En Nouvelle-Calédonie, l’AFD emploie l’ensemble de ses outils pour accompagner la sortie de crise. Elle est, en 2025, le partenaire clé de l’État pour la mise en œuvre du Prêt garanti par l’État (PGE) afin de soutenir les réformes structurelles nécessaires à la relance de l’économie et au retour de la cohésion sociale. Elle prévoit également de renforcer ses appuis techniques pour accompagner les réformes.
En Polynésie française, un projet de modernisation du port autonome de Papeete est en cours, financé par l’AFD à hauteur de 26,5 millions d’euros. Il a pour objectif de faire évoluer ses infrastructures et ses procédures pour les rendre plus respectueuses de l’environnement. La création d’au moins 180 emplois locaux est attendue.
Dans la Caraïbe, un projet de gestion et de coordination régionale des sargasses bénéficie d’une subvention de 8 millions d’euros. Mis en œuvre par Expertise France, celui-ci vise à minimiser les impacts négatifs des échouages de sargasses sur les économies locales, les communautés et les écosystèmes côtiers par une meilleure gestion et valorisation de ces algues.
2. … et booste l’investissement public local
Les volumes d’engagement du groupe AFD en faveur des acteurs publics d’Outre-mer ont atteint 762 millions d’euros en 2024 : 738 millions d’euros de prêts, dont 550 millions bonifiés à un taux plus bas que le marché, 20 millions d’euros de subventions d’assistance à maîtrise d’ouvrage et 4 millions d’euros de crédits délégués aux autres bailleurs.
À Mayotte, après le passage du cyclone Chido, l’AFD a contribué au financement de la mission d’estimation des dégâts menés par la fondation Architectes de l’urgence. Elle a par la suite autorisé l’échelonnement du remboursement de certains des prêts qu’elle avait consentis à des collectivités locales, afin d’aider celles-ci à faire face aux tensions de trésorerie induites par les dépenses imprévues dues au cyclone. Elle apporte également une assistance pour le lancement de marchés publics liés à la reconstruction de bâtiments endommagés.
La collectivité territoriale de Martinique bénéficie d’un financement de 150 millions d’euros, dont une première tranche de 50 millions a été allouée fin 2024, qui lui permet de couvrir les investissements concernant les infrastructures de transport, la rénovation et la mise aux normes parasismiques des écoles, ainsi que le développement numérique. La collectivité territoriale de Guyane, le département et la région de La Réunion bénéficient également de cet outil.
Par ailleurs, les dispositifs d’appui à l’ingénierie de projet auprès des acteurs publics ultramarins ont connu une accélération : le Fonds Outre-mer (FOM), délégué par l’֤État à l’AFD, facilite l’amorçage de leurs projets d’investissement et a été doté de 17 millions d’euros supplémentaires en 2024. Expertise France a aussi renforcé sa présence auprès des collectivités territoriales. L’an dernier, 43 projets ont été soutenus et près d’une vingtaine d’assistants techniques ont été déployés au service des collectivités ultramarines via le FOM.
3. Il est un soutien clé du secteur de la santé…
Le groupe AFD est l’un des principaux financeurs du domaine de la santé dans les Outre-mer. À La Réunion, il a récemment soutenu la construction d’un centre de 18 lits d’accueil médicalisés pouvant accueillir et héberger des personnes sans domicile fixe atteintes de pathologies lourdes, géré par l’association La Halte Père Étienne Grienenberger.
En Martinique, l’association Martinique Autisme a bénéficié d’un prêt de 11,6 millions d’euros pour la construction d’un lieu d’accueil permettant une meilleure prise en charge des personnes atteintes de troubles du spectre de l’autisme. Il regroupera au même endroit l’ensemble de ses activités : accueil de jour pour les enfants et adolescents, accueil de jour et hébergement pour adultes, service d’accompagnement socio-éducatif, logements relais pour la préparation à la vie en autonomie et l’accueil d’urgence de familles, espace de rencontre entre aidants…
Sur l’île, l'AFD a soutenu le Centre hospitalier universitaire de Martinique (CHUM) en lui octroyant un préfinancement de la subvention FEDER consentie par l’Union européenne dans l'élaboration de son projet « Filière excellence ». Parmi les objectifs figurent la création d’un service d’hémato-oncologie de haut niveau, la mise à niveau de la radiothérapie martiniquaise, ainsi que la prise en charge territoriale du handicap locomoteur en centres experts. En complément, le projet prévoit de moderniser le système d’information du CHUM.
4. … et renforce les territoires ultramarins face aux crises environnementales…
Le changement climatique et la perte de biodiversité comptent parmi les grands défis communs aux territoires français d’Outre-mer et à leurs régions. Le groupe AFD a donc adopté une approche spécifique pour renforcer leur développement durable et leur adaptation aux impacts de ces crises écologiques.
En 2024, 40 % des projets financés dans les Outre-mer ont eu des co-bénéfices pour la lutte contre le dérèglement climatique et l'adaptation à ses impacts. L’Initiative Kiwa est l’un des programmes phares : lancée en 2020 par la France et l’Union européenne, rassemblant également le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, dotée de 77 millions d’euros de subventions – dont 44 millions de l’AFD – elle vise à renforcer les écosystèmes, les communautés et les économies des îles du Pacifique face au changement climatique. En Polynésie française, Kiwa a financé plusieurs projets portant sur la préservation de l’eau douce et la gestion des espèces envahissantes. En Nouvelle-Calédonie, un projet porté par l’association Dayu Biik a mis en œuvre les propositions issues des communautés locales pour la protection des forêts contre les incendies, la gestion des espaces naturels et la sensibilisation du grand public.
En Guadeloupe, le projet « La Planète revisitée des îles de Guadeloupe » mené par l’Agence régionale de la biodiversité des îles de Guadeloupe et le Muséum national d’histoire naturelle a permis d’acquérir des connaissances sur la biodiversité des îles du Sud – la Désirade, Marie-Galante et les Saintes – grâce à une expédition scientifique de six semaines qui a mobilisé une centaine de chercheurs en 2024.
5. … tout en contribuant à la coopération régionale
La France souhaite faire de l’insertion des Outre-mer dans leurs bassins respectifs une réalité. Pour y parvenir, l’AFD appuie des projets régionaux qui bénéficient aux territoires français ainsi qu’à d’autres États insulaires et traitent de problématiques communes – santé, climat, biodiversité, pêche ou énergie – à l’image du projet de gestion des sargasses ou de l’Initiative Kiwa. En 2024, 15 projets de ce type ont été financés.
Le projet Trois Océans (22 millions d’euros de subventions depuis 2019) mené avec la Croix-Rouge française illustre une coopération régionale exemplaire. Il a pour objectif de réduire l’impact des crises sanitaires et catastrophes climatiques et environnementales sur les populations des Caraïbes, de l’océan Indien et de l’océan Pacifique, et ce via le renforcement des mécanismes de coordination nationaux et régionaux, les capacités des partenaires institutionnels et celles des communautés les plus impactées. Le projet Trois Océans a déjà prouvé son efficacité lors des cyclones Chido à Mayotte et Garance à La Réunion.